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Le psychocorporel, ça veut dire quoi au juste ?

  • Photo du rédacteur: Sarah Bertaud
    Sarah Bertaud
  • il y a 4 jours
  • 5 min de lecture


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On entend de plus en plus parler d’approche psychocorporelle, sans toujours savoir exactement ce que recouvre ce terme.  Est-ce une méthode, un courant thérapeutique, une pratique corporelle ? Et surtout, à quoi cela sert-il concrètement ? 


Le mot est pourtant simple, il évoque l’interaction entre notre psyché (nos émotions, nos pensées, notre vécu intérieur) et notre corps.  Il renvoie à l'idée que l’un et l’autre sont profondément liés, et que ce que l’on vit, ressent ou traverse s’inscrit aussi dans notre corps.


Dans cet article, je vous propose d’éclaircir ce terme, d’où il vient, et en quoi il peut concerner des personnes confrontées à des tensions chroniques, un mal-être ou un sentiment de déconnexion



Est-ce une mode de plus ?

On pourrait bien se poser la question ! S’agit-il d’une pratique psy de plus, d’un terme flou qui fait tendance, ou d’une nouvelle promesse séduisante ? 


En réalité, non. Le mot psychocorporel existe depuis bien longtemps. 

Ses racines remontent à l’Antiquité, lorsque des penseurs comme Aristote et Platon s’interrogeaient déjà sur le lien entre corps et esprit.  


Pendant des siècles, la psychologie occidentale, marquée par Descartes, a séparé l’esprit du corps, vu comme un réceptacle ou un support biologique, rarement comme un lieu porteur de sens. La psychanalyse a ramené le corps dans la théorie, mais toujours à travers la parole.

Mais c’est au XXe siècle que la notion a pris forme dans un contexte plus scientifique et moderne, avec l’idée que les émotions refoulées et les traumatismes peuvent s’inscrire dans le corps sous forme de tensions ou de blocages, et que toute perturbation de l’un agit sur l’autre. Logique !



Qu’entend-on par « approche psychocorporelle » aujourd'hui ?


Aujourd'hui, ce terme désigne un ensemble de pratiques corporelles qui considèrent le corps et la vie psychique comme deux dimensions indissociables.

Ce n’est pas vraiment une technique en soi, mais plutôt une manière d’accompagner, en tenant compte de l’influence réciproque entre ce que nous vivons intérieurement et la façon dont notre corps l’exprime.


Selon les pratiques, on utilise le mouvement, la respiration ou le toucher comme point d’entrée.


Certaines de ces pratiques s’inscrivent dans une visée de bien-être ou de prévention (comme le yoga ou la relaxation), tandis que d’autres s’intègrent à un véritable travail thérapeutique.

On parle alors de thérapies corporelles, lorsqu'elles visent une transformation en profondeur du rapport à soi, en mobilisant le corps comme voie d’accès au vécu émotionnel et psychique.


Dans tous les cas, l’objectif reste le même, permettre au corps de retrouver un espace d’expression et de régulation.



Schéma explicatif du terme Approche Psychocorporelle

🔸Même si le mot corporel est parfois employé seul, il renvoie ici à des approches qui considèrent le lien entre le corps et le vécu émotionnel.



Le corps, mémoire du vécu émotionnel

D'autres pratiques intègrent ces outils dans un cadre psychothérapeutique plus classique.


L’approche psychocorporelle repose sur l’idée que certaines expériences, comme le stress répété, les émotions retenues ou les événements marquants, peuvent laisser une trace durable dans le corps. Ces marques peuvent se manifester dans les tensions musculaires, les douleurs, les postures ou encore par une absence de sensations.


Là où la parole explore l’histoire et les émotions, le travail corporel permet de se relier directement à ce qui s’est inscrit dans le corps.



Pour qui ? Et dans quels contextes ? 

Dans une visée thérapeutique, il s'agit de redonner au corps un rôle actif dans le travail d’intégration, de réparation ou de transformation intérieure. 

C’est ce qui permet à cette approche de trouver sa place dans des situations variées. Elle peut notamment être indiqué si vous :


🔸 ressentez un mal-être, sans savoir vraiment d’où il vient

🔸 vivez avec des douleurs ou tensions persistantes

🔸 vous sentez coupé·e de vos sensations corporelles

🔸 avez du mal à mettre en mots ce que vous traversez

🔸 présentez une hypersensorialité ou une difficulté à être touché·e

🔸 êtes dans une période de stress intense, d’épuisement ou de burn-out

🔸 faites face aux effets d’un traumatisme physique ou émotionnel, ou à un changement corporel important (maladie chronique, cancer, post-partum, convalescence après chirurgie, etc.)


Il est toujours important de préciser qu'elle ne remplace pas une psychothérapie ni un traitement médical, mais peut offrir un soutien complémentaire, en s’appuyant sur le corps comme ressource dans le travail thérapeutique.



Les coulisses silencieuses de notre histoire

Le corps n’est pas seulement une enveloppe physique, il participe à notre histoire psychique.

Il conserve les traces de nos expériences, de nos émotions et de nos mécanismes de défense et d’adaptation.


Certaines réactions, mises en place face à une difficulté ou à un traumatisme, peuvent rester actives longtemps après l’événement.

Elles deviennent alors comme une “mémoire vivante” qui influence notre manière d’être, de ressentir et de réagir.


En s’appuyant sur le corps, on peut accéder à des aspects de soi qui échappent à la parole ou à la réflexion consciente. Des émotions enfouies, des sensations oubliées ou des souvenirs peuvent émerger, non pas pour revivre le passé, mais pour l’intégrer différemment.


C’est un chemin qui engage à la fois le vécu corporel et le monde intérieur, permettant souvent de débloquer des situations figées ou de mieux comprendre ce qui nous habite.



Le toucher, un accès direct au vécu

Certaines zones du corps retiennent une charge émotionnelle. Qu’elle soit ancienne ou récente, consciente ou non, elle peut être perceptible à la surface ou profondément enfouie.

Cette charge peut se manifester sous forme d'inconfort localisé, gêne diffuse, douleur plus marquée, voire d'un état d’épuisement ou un repli sur soi.


Souvent, elle se forme comme une barrière protectrice, issue d’un vécu émotionnel intense, où on n’a pas pu exprimer nos émotions.

Elle est alors liée à des émotions contenues, des conflits internes ou des stratégies d’adaptation construites pour traverser une période difficile.

Avec le temps, ce mécanisme protecteur se transforme en blocage et s'installe dans la durée.


Le toucher permet d’entrer en contact avec ces zones et de les rendre à nouveau sensibles, accessibles à la conscience. Il agit sous un silence qui ouvre un espace sensoriel porteur de sens et de symbolique. Il facilite l’émergence d’émotions ou de souvenirs enkystés, fragmentés ou même oubliés.


En ramenant à la conscience ces zones mises très souvent à distance, le toucher agit comme un désamorceur. Il aide à ressentir, contenir et réparer.

Ce travail donne forme et sens aux sensations et aux émotions qui émergent, et ouvre la voie à une libération progressive du poids qu’elles portent.



Pour conclure

L’approche psychocorporelle permet au corps de devenir un acteur à part entière du travail thérapeutique.

Par le toucher, elle permet d’accéder à des zones chargées émotionnellement, de les rendre perceptibles et de soutenir un processus de sens et de réparation.


C’est dans cette perspective que je pratique le shiatsu psychocorporel, une forme de toucher thérapeutique qui intègre la dimension émotionnelle et corporelle à chaque étape.


Si vous souhaitez découvrir cette approche de façon plus concrète, vous pouvez consulter la page dédiée à mes séances, que je propose en cabinet à Bordeaux.


Et si vous avez envie d'en savoir plus, je vous invite à lire cet article, où je vous donne 6 raisons de découvrir le shiatsu !

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