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Shiatsu et santé mentale : les questions fréquentes

  • Photo du rédacteur: Sarah Bertaud
    Sarah Bertaud
  • 22 juin
  • 6 min de lecture

Avant tout, un petit rappel concernant la santé mentale. Ce terme longtemps tabou, qui aujourd'hui est au centre des attentions et qui parfois peut prêter à confusion.


Selon Santé publique France, c'est « un équilibre entre les différentes sphères de la vie - émotionnelle, psychologique et sociale - qui permet de s'adapter aux situations et de participer à la vie sociale ».

C'est-à-dire qu'elle désigne un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, faire face aux difficultés de la vie, accomplir un travail et contribuer à la vie de sa communauté.

Elle ne se réduit pas à l'absence de troubles psychiques, mais englobe la capacité à penser, ressentir, interagir et apprécier la vie.


C'est une composante essentielle de la santé globale, au même titre que la santé physique. Et ça, on l'avait oublié !



Pourquoi aborder la santé mentale sous l’angle du toucher ?


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Les émotions ne vivent pas que dans la tête. Elles s'expriment aussi physiquement.

C'est souvent le sommeil perturbé, les cervicales douloureuses, une contracture tenace, un transit capricieux ou la poitrine oppressée. La liste est très longue.


Nous sommes des êtres sensoriels, et le toucher a pour nous un impact significatif. Un toucher profond et précis, comme celui du shiatsu peut permettre de décoder ces tensions corporelles et d'apaiser le stress. Il ramène progressivement le corps vers un état de calme et de récupération.


Et nous le savons tous, quand le corps se détend l’esprit s'évade. Pendant ces moments de pause, même éphémères, il parvient à retrouver une sorte de clarté.

C’est tout l’intérêt de l'accompagnement psychocorporel.




Pourquoi le Shiatsu influence aussi la conscience corporelle et l’introspection ?

En plus de son impact sur la physiologie, il permet de ramener l’attention vers des zones du corps souvent oubliées ou dissociées.


🔸 En invitant le corps à ralentir, il crée un espace introspectif. La personne peut observer ses sensations, ses tensions, ses émotions, souvent sans même qu’on ait besoin de mettre des mots.

🔸 Ce travail ouvre aussi la voie à une prise de conscience plus globale du corps et de son lien avec l’état psychique. On réalise peu à peu comment certaines douleurs, crispations ou blocages s’inscrivent dans l’histoire émotionnelle.


Au fil des séances, le corps retrouve sa conscience émotionnelle, une meilleure régulation des émotions, et un ancrage plus solide dans le moment présent.


Mais alors quelles sont les questions que l'on me pose régulièrement ?



1 - Quels effets sur le bien-être émotionnel ?

Une séance permet souvent :

🔸 une perception plus fine des signaux internes (respiration, chaleur, relâchement, tensions, douleurs)

🔸 une meilleure tolérance aux pics émotionnels

🔸 la sensation d’habiter son corps plutôt que de rester dans la rumination



2 - Le shiatsu peut-il vraiment apaiser le stress ?

Oui, et certaines études vont dans ce sens.


Une étude de cas publiée en 2014 dans PubMed Central a suivi un adolescent atteint d’un trouble du spectre de l’autisme. Après plusieurs séances de shiatsu, les chercheurs ont observé une réduction notable du stress, à la fois sur le plan comportemental et biologique, notamment par une baisse du taux de cortisol salivaire (Lloyd et al., 2014).


Bien que cette étude reste exploratoire, elle souligne comment une approche corporelle structurée, peut avoir un effet mesurable sur la régulation du stress.


Concrètement, cette sortie de l’état d’alerte se manifeste d’abord par un relâchement musculaire profond, suivi d’une respiration plus ample, qui descend naturellement du thorax vers le ventre.

Ces sensations sont les premiers indicateurs concrets que le système nerveux commence à se réguler, et que le corps retrouve un état d’apaisement plus stable.

Avec le temps, le shiatsu permet de rééduquer peu à peu l’organisme à reconnaître et maintenir cet état de sécurité intérieure, bien au‑delà du temps de la séance.



3 - Comment agit-il sur l’anxiété ?

L’anxiété s’accompagne souvent d’une hyperactivation de certaines zones corporelles : raideur musculaire, tension dans le diaphragme, oppression thoracique, souffle court.

Travailler ces zones permet de réorganiser le dialogue entre le corps et le système nerveux.


Les pressions appliquées interviennent directement sur les méridiens liés aux émotions, en particulier ceux impliqués dans la régulation de l’anxiété.

Elles favorisent ainsi la libération des tensions accumulées et stimulent la production naturelle d’endorphines, neurotransmetteurs clés du bien-être.



4 - Et la dépression ?

La toute première chose à savoir, c'est que le shiatsu ne se substitue pas à un traitement antidépresseur.

Il peut jouer un rôle d’appui et apporter un soutien précieux en complément.

Le contact régulier favorise une meilleure régulation des émotions et redonne des repères sensoriels, parfois altérés par une sensation d’enfermement dans son corps ou de mal-être.

Il accompagne et stabilise l’humeur en améliorant le sommeil, en soutenant les rythmes biologiques.


Chaque personne vit la dépression à sa manière, avec ses nuances, ses déclencheurs et ses ressources. C’est pourquoi chaque séance s’adapte aux besoins spécifiques et aux particularités de chacun. L’approche est ajustée en fonction de l’état physique et émotionnel du moment, de la capacité à recevoir le toucher, et du rythme auquel la personne peut cheminer.



5 - Peut-on y gagner un meilleur sommeil ?


Souvent, oui. Les troubles du sommeil... passagers ou chroniques, sont la hantise de bien nombreuses personnes.

Relâcher la chaîne musculaire dorsale et réguler le rythme cardiaque abaissent naturellement l’excitabilité nocturne. Beaucoup de receveurs dorment plus vite et se réveillent moins durant la nuit qui suit la séance.



6 - Quel est l’impact sur le système nerveux ?


Les pressions stimulent les récepteurs cutanés, qui envoient un message de sécurité au cerveau limbique.

Le tonus musculaire chute, la digestion se relance, la tête se fait plus légère, le mental s'apaise. L’effet s’apparente à une méditation guidée, que le praticien mènerait avec ses mains.



7 - Peut-il prévenir les crises de panique ?


Le shiatsu, à lui seul, ne peut pas empêcher l’apparition des crises de panique.

En revanche, lorsqu’il est pratiqué régulièrement, il peut contribuer à abaisser le niveau d’anxiété général.

Ce relâchement progressif du système nerveux aide à réduire la fréquence et l’intensité des crises, à condition qu’il s’inscrive dans une approche de fond, pluridisciplinaire et cohérente.


En calmant l’hyperactivité du système nerveux, le toucher permet aussi de mieux percevoir les signes annonciateurs et de désamorcer, peu à peu, l’emballement physiologique qui accompagne la crise.


Pour obtenir des effets durables, il est essentiel d’associer ce travail corporel à un accompagnement psychologique adapté et de consulter un professionnel de santé pour un suivi global.



8 - Qu’en est-il des troubles psychosomatiques ?


Le shiatsu agit en modulant l’activité du système nerveux autonome, ce qui peut atténuer les douleurs d’origine émotionnelle.

En régulant la réponse physiologique au stress, il aide le corps à sortir de l’état de tension chronique et favorise une meilleure adaptation aux contraintes émotionnelles.


Ce relâchement progressif ouvre aussi un espace de prise de conscience, permettant de mieux comprendre l’origine des douleurs et d’y répondre différemment.



9 - Est-ce adapté au stress post-traumatique ?


Un toucher respectueux et prévisible, peut aider à réduire l’hypervigilance et l'hypersensibilité corporelle.

Il permet ainsi de rétablir une forme de sécurité corporelle, souvent altérée chez les personnes touchées par un traumatisme. Cette approche favorise un ancrage adapté et progressif dans le corps et peut compléter un suivi thérapeutique.



10 - Contre-indications à connaître ?


Le shiatsu est une pratique généralement sûre, mais certaines situations nécessitent des précautions.

Il est contre-indiqué en cas de fièvre, infection cutanée, traumatisme ou fracture récents, ainsi que dans certains contextes psychologiques instables, notamment en état de crise aiguë (angoisse, agitation, décompensation).


Avant toute séance, il est essentiel de discuter de votre état de santé avec le praticien, afin d’évaluer si la pratique est adaptée ou si elle doit être différée ou adaptée.




On insiste souvent, à juste titre, sur l’importance de mettre des mots sur ce que l’on ressent. Mais en santé mentale, il est tout aussi essentiel de donner une place au corps, d’écouter ses signaux, de reconnaître qu’il peut être le premier à s'exprimer.

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Mon approche du shiatsu s'inscrit dans la lecture corporelle. Un temps où la parole n’est pas obligatoire, mais où la détresse physique peut être reconnue, traduite, et comprise autrement.







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